jeudi 27 janvier 2011

Les émissions de CO2 par habitant : un classement inquiétant. [refondu]


SOBOCINSKI Antoine. Reproduction avec mention de l'auteur autorisée.





























A partir des données de l'ONU, qui permettent de remettent le classement habituel des pays émetteurs de CO2 (1er : États-Unis d'Amérique/EUA ; 2ème: Chine), j'ai réalisé la carte et le graphique qui illustrent cet article.

Si l'Afrique subsaharienne concentre les États et territoires les moins émetteurs puisque parmis les moins avancés (PMA), aucun des États du G8 n'est situé dans le top 10 de ce classement. Ce top 10 ne comprend qu'un pays "occidental", le Luxembourg (1), 8  États pétroliers (2) et les îles Falkland (3) :
  1. La taille du Grand-Duché du Luxembourg (2586 km²) doit expliquer sa position, le mode de vie "occidental" et les activités industrielles étant trop importantes par rapport à la population luxembourgeoise.
  2. Ces 8 États (Qatar, Bahrein, Koweït, Antilles néerlandaises, Émirats Arabes Unis, Trinité-et-Tabago, Brunei Darusalem et Aruba) sont handicapés par l'extraction et/ou le raffinage des hydrocarbures qui sont naturellement extrêmement polluantes. Là encore, la population est trop faible par rapport aux émissions. On peut également ajouter les émissions dues aux activités touristiques et à l'augmentation du niveau de vie.
  3. Pour les îles Falklands/Malouines/Malvinas, cela doit s'expliquer par la présence massive de moutons1 (700 000 têtes en 2007), les activités de pêches et une population extrêmement restreinte (2 913 habitants d'après le Larousse 2008).
On peut effectuer des raisonnements similaires pour de nombreux États :
  • Les pays pétroliers comme l'Arabie Saoudite (qui n'est pas dans le peloton de tête du fait d'une population plus nombreuse et au mode de vie peu être un peu moins polluant, Oman). Les États-Unis et le Canada sont dans le même cas (mais d'autres facteurs rentrent en compte).
  • Les "vieux" États de l'Union Européenne  souffrent d'un mode de vie polluant(plus la population est réduite, plus l'État est mal placé : Finlande, Irlande) tout comme l'ensemble des pays dit "occidentaux" : les États-Unis, le Canada, l'Australie (pour laquelle il faut inclure les émissions de  85 711 187  moutons), le Japon, la Corée du Sud... Ce mode de vie est extrêment polluant car basé sur la consommation, l'automobile, l'avion...
  • Les pays communistes ou ex-communistes qui souffrent d'une industrie extrêmement polluante : Russie, Pologne, Mongolie, Chine. Ces États sont égelement touchés petit à petit par le mode de vie des précédents.
  • Les petites îles du Pacifique ou des Antilles sont mal notées car disposant d'une population peu nombreuse et vivant pour une large part du tourisme (avion, maisons luxueuses, climatisation...). 
  • Le Brésil, l'Inde, malgré une croissance importante, ne polluent pas de manière importante du faut d'une politique de développement durable à priori2 relativement efficace et/ou d'une forte inégalité au sein de la population. La Chine est également passée par là mais pollue de manière trop importante malgré des efforts pour réduire son impact environnemental3
Chaque habitant ne devant émettre plus de 2 tonnes de CO2 par an en 2050 si nous voulons réduire notre impact sur la planète, on peut se demander si l'on réussira. En effet, des pays dont le mode de vie de ses habitants est relativement peu émetteur de gaz à effet de serre voient leur émissions nationales d'ors et déjà supérieures (voire très supérieures) à cette barre fatidique. Si les nations "occidentales", pétrolières et certains pays émergents (Chine, Brésil) ont les capacités technologiques et/ou financières de réduire leurs émissions (rénovation des bâtiments, amélioration des transports, énergies renouvelables... Voir les travaux de l'association Négawatt), cela n'est pas le cas de nombreux États du "Tiers-Monde". Seul un soutien massif des États du Nord permettra de développer de manière durable le Sud.


Notes :


1.  Je ne sais pas si les données de l'ONU les prennent en compte.


2. Je dis bien à priori puisque le Brésil développe des agrocarburants qui prennent la place de cultures vivrières, ont un bilan carbone pas forcément positif, surtout en participant à la disparition de la forêt amazonienne qui continue à disparaitre à vitesse rapide.


3.  La Chine a déposée en 2009 (?) 7% des brevets touchant le photovoltaïque et est loin devant la France sur ce domaine ainsi que pour l'éolien par exemple.  Guillaume Sainteny, "Les enjeux géopolitiques des énergies naturelles renouvelables" , Questions internationales n°45, La Documentation française, septembre-octobre 2010.


Graphique :




Pour plus de lisibilité, vous pouvez télécharger le PDF.


Sources :

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