vendredi 30 décembre 2011

Petite géopolitique du conseil de sécurité des Nations Unies.




Depuis sa création , le Conseil de sécurité des Nations Unies (CS-ONU) est chargée de :
  • Maintenir la paix et la sécurité internationales, conformément aux buts et aux principes des Nations Unies;
  • Enquêter sur tout différend ou toute situation qui pourrait entraîner un désaccord entre nations;
  • Recommander des moyens d'arranger un tel différend ou les termes d'un règlement;
  • Élaborer des plans en vue d'établir un système de réglementation des armements;
  • Constater l'existence d'une menace contre la paix ou d'un acte d'agression et recommander les mesures à prendre;
  • Inviter les Membres à appliquer des sanctions économiques et d'autres mesures n'impliquant pas l'emploi de la force armée pour prévenir une agression ou y mettre fin;
  • Prendre des mesures d'ordre militaire contre un agresseur;
  • Recommander l'admission de nouveaux membres et les conditions dans lesquelles les Etats peuvent devenir parties au Statut de la Cour internationale de Justice;
  • Exercer les fonctions de tutelle de l'ONU dans les «zone stratégiques»;
  • Recommander à l'Assemblée générale la nomination du Secrétaire général et élire, avec l'Assemblée générale, les membres de la Cour internationale de Justice.
Il est composé, depuis 1966, de 15 membres dont 5 permanents. Soit pour ces derniers -- grands vainqueurs de la seconde guerre mondiale et membres du groupe restreint des détenteurs de l'arme atomique/nucléaire -- les États-Unis d'Amérique, la Russie (ex-URSS), la Chine (après éviction de Taïwan le 25 octobre 1971), le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et la France. Les dix autres membres sont renouvelés tous les ans par moitié pour des mandats de deux ans (il y a quelques cas de mandats d'un an).

L'appartenance  au conseil de sécurité de l'ONU est prestigieuse et donne une importance certaine à l'élu durant son mandat. Le renouvellement des mandats prouve bien entendu une importance manifeste de l'État sur l'échiquier politique mondial. Bien sûr, la date d'entrée au sein de l'Assemblée générale de l'ONU en tant que membre à part entière à un impact non négligeable : la Corée du sud ne l'est que depuis la disparition de l'URSS en 1991 tandis que la Suisse ne l'est que depuis 2002 avec la fin de sa "neutralité". 

L'Amérique du nord, l'Europe occidentale, l'Amérique du Sud et le sous-continent indien concentrent les États ayant été le plus élus tandis que l'Océanie, l'Afrique, les Balkans, les Proche et Moyen-Orient ont été peu représentés. Pour ces derniers, cela s'explique principalement par des entrées relativement récentes et/ou une faible importance diplomatique des États concernés. Les Kiribati, entrés en 1991, cumulent également avec une faiblesse diplomatique extrêmement forte comme l'ensemble des "micro-États" du Pacifique. Ce raisonnement est également valable pour les États de l'ex-URSS. L'Australie et la Nouvelle-Zélande souffrent d'un certain isolement géographique cumulé avec l'influence du Royaume-Uni avec le Commonwealth. 

Les États africains ont longtemps souffert d'un défaut de légitimité qui a divisé les nominations. L'Afrique du sud, un des BRICS, du fait de l'apartheid, n'a pu être élu durant longtemps mais son développement lui a permis de l'être en 2007 et en 2011. La  puissance des BRICS se retrouve bien dans leur représentativité puisque le Brésil détient le record des élections (10 fois) tandis que l'Inde l'a été 7 fois ; mais c'est un phénomène qui n'est pas nouveau. Le Pakistan détient également 7 nominations, à égalité avec son rival et voisin indien. 

L'Amérique du sud, outre le Brésil, a été bien représenté avec l'Argentine, la Colombie ou encore Panama. Pour ces deux derniers, on doit sans doute y voir l'unfluence de Washington. Le Canada, régulièrement élu, doit sans doute cette position au fait qu'il a longtemps été l'un des principaux pourvoyeur de casques bleus tout en privilégiant le multilatéralisme. 

Le Japon, longtemps seconde puissance économique mondiale, co-détient le record d'élection avec le Brésil.

Données :

2 commentaires:

laterrebouge.fr a dit…

Un article pertinent en cette année où la déclaration de candidature de l'Autorité palestinienne par Mahmoud Abbas en septembre 2011 a défrayé la chronique.

AF_Sobocinski a dit…

Merci pour le commentaire. Il est vrai que j'aurai pu parler de la Palestine et (non-membre) et d'Israël qui n'a jamais été élu au CS.

J'en profite pour signaler que j'ai légèrement retouché la carte : les Etats non-membres sont désormais en bleu marine.